La
politique d'Israël, comme la politique de tout État, peut être observée au niveau de ses institutions, de sa politique intérieure, et de sa politique extérieure.
L'une des problématiques essentielles en politique israélienne est la question palestinienne, et la relation avec les États voisins qui sont Arabes. L'État d'Israël adhère officiellement à l'idéologie sioniste.
Institutions
Israël est une République parlementaire. C'est aussi l'un des rares pays démocratiques du Proche-Orient. La séparation des pouvoirs est assurée de la façon suivante :
- Le pouvoir législatif est détenu par les 120 députés du Parlement israélien, la Knesset. Les élections parlementaires ont lieu tous les quatre ans, mais la Knesset peut se dissoudre entre-temps si une majorité de parlementaires le décide. Le Président d'Israël, doté de peu de pouvoirs, est élu par la Knesset pour un mandat de sept ans non renouvelable.
- Le pouvoir exécutif est assuré par le Premier ministre, qui est le dirigeant du parti ou de la coalition majoritaire au Parlement et qui forme son gouvernement en nommant ses ministres.
- Le pouvoir judiciaire est aux mains des juges de la Cour Suprême, qui siègent jusqu'à l'âge de 70 ans. Les 15 juges sont nommés par une commission de 9 membres dont 3 juges, 4 politiques, et 2 avocats. Dans la pratique, cette commission désigne automatiquement les candidats choisis par les juges eux-mêmes. Ces dernières années, les excès d'interventionnisme juridique de la part de la Cour Suprême ont en retour provoqué de plus en plus de demandes de limitations de ses pouvoirs, et surtout de changement de la façon dont ses membres sont nommés.
Israël n'a pas de constitution officielle écrite mais plusieurs lois fondamentales qui font office de socle de la future constitution. Les fonctions du gouvernement sont basées sur les lois de la Knesset, sur les conventions constitutionnelles et sur la Déclaration d'Indépendance de l'État d'Israël.
Les coalitions parlementaires à la Knesset sont souvent instables et sont couramment constituées d'au moins deux partis politiques. Ces coalitions peuvent être difficiles à former et à maintenir en raison du grand nombre de partis pouvant en faire partie et dont les politiques peuvent être radicalement différentes. Calqué sur les institutions du mouvement sioniste qui ont abouti à la création de l'État, le parlement israélien est élu à la proportionnelle pour respecter les diverses sensibilités. Ce mode de scrutin est fondamental pour l'unité d'un pays dont les habitants sont issus d'horizons très divers, mais il accentue l'instabilité et renforce l'influence politique de minorités essentielles aux coalitions. é
Les habitants des territoires annexés par Israël ne sont pas représenté à la Knesset. Depuis peu, ils sont représentés par l'autorité palestinienne.
Politique intérieure
Thèmes centraux de la politique israélienne
Les partis politiques se positionnent par rapport à leur point de vue sur les questions suivantes:
Les partis
Depuis les années
1970, les deux plus grands partis sont le
Likoud et le Parti travailliste. Cependant, ils ne recueillent pas assez de voix pour être majoritaires au Parlement et gouverner seuls. Ils forment alors des coalitions avec les
petits partis tels que le
Shass, un parti orthodoxe
Séfarade en faveur de grandes dépenses sociales ;
Yahadut Hatorah, le parti unifié des ultra-orthodoxes
ashkénazes qui se préoccupe essentiellement des étudiants en
yeshiva ; le
Shinouï, un parti
laïc libéral opposé au Shass, qui tente de diminuer les dépenses sociales; HaIhoud HaLeumi (Union nationale), un parti d'extrême droite soutenant le transfert volontaire des
Palestiniens dans les pays arabes ; le Mafdal - le parti national religieux, représentant le courant religieux
sioniste (
kipot srugot) ; et
Meretz, un parti social-démocrate qui soutient parfois la cause palestinienne. Tous les gouvernements ont jusqu'à présent évité de former une coalition avec les partis représentant la minorité arabe : le parti communiste Hadash (issu d'une scission du défunt Parti Communiste israélien), le parti nationaliste panarabe
Balad d'
Azmi Bishara, ou les islamistes de la Liste arabe unie.
Les partis de gauche ont dominé les élections israéliennes jusqu'en 1974, date à laquelle le parti travailliste a commencé à perdre de sa popularité, à la suite de la guerre de Kippour. L'année 1977 marque le début de l'omniprésence de la droite dans la politique israélienne, avec l'accession au poste de Premier ministre de Menahem Begin, chef historique du Likoud. Puis, le Likoud a continué à former la plupart des gouvernements, parfois en coalition avec son rival, le parti travailliste, à l'exception des coalitions Parti travailliste-Meretz entre 1992-1996 et 1999-2001.
Autres partis ayant approché dépassés 1% des voix ces dernières années :
- HaYerukim : "Les Verts", parti écologiste, représenté au conseil municipal de Tel Aviv mais pas au parlement.
- Ale Yarok : parti pour la légalisation du cannabis, non représenté au parlement.
- Herut : parti d'extrême-droite dirigé par l'ancien député Michaël Kleiner, à l'origine fondé en 1999 par Benny Begin, et reprenant le nom historique du Likoud avant son unification avec le parti libéral en 1973.
Fin 2005, suite aux tensions au sein du Likoud au sujet du plan de désengagement de Gaza, Ariel Sharon, alors premier ministre et président du Likoud, décide de quitter le parti avec plus du tiers des députés et de fonder un nouveau mouvement centriste appelé Kadima. Plusieurs éléments centraux du parti travailliste, tels Shimon Peres ou Haïm Ramon, le rejoignent ainsi que plusieurs personnalités. Malgré la disparition soudaine d'Ariel Sharon de la vie politique et les lourdes affaires de corruption qui menacent de nombreux membres du nouveau parti, Kadima remporte les élections législatives en 2006.
Depuis 2006, Ehoud Olmert du parti Kadima, et qui fut maire de Jérusalem de 1993 à 2003, occupe le poste de Premier ministre.
Élections les plus récentes
- 1996 : Élections générales
- 1999 : Élections générales
- 2000 : Élection présidentielle
- 2001 : Élection du Premier ministre
- 2003 : Élections législatives
- 2006 : Élections législatives
- 2007 : Élection présidentielle
Composition de la Knesset
2003
- Likoud : 38 sièges
- Avoda (Parti travailliste) : 19 sièges
- Shinouï (laïcs ultra-libéraux) : 15 sièges
- Shass (Séfarade orthodoxe) : 11 sièges
- Ihoud Leoumi (droite) : 7 sièges
- Meretz (social-démocrate) : 6 sièges
- PNR (sionistes religieux) : 6 sièges
- Yahadut Hatorah (Agoudat Israel - Degel HaTorah) : 5 sièges
- Hadash (communiste arabe) : 3 sièges
- Am Ehad (Un Peuple - syndicaliste) : 3 sièges
- Balad (nationaliste arabe) : 3 sièges
- Yisrael Ba'aliyah (russe) : 2 sièges
- Liste arabe unie (islamiste) : 2 sièges
En blocs politiques:
- Arabes : 8
- Gauche : 28
- Centre : 15
- Droite : 47
- Religieux : 22
2006
- Kadima (centre) : 29 sièges
- Avoda (Parti travailliste) : 19 sièges
- Likoud : 12 sièges
- Shass (Séfarade Religieux) : 12 sièges
- Israel Beytenou (droite russophone) : 11 sièges
- Ihoud Leoumi (Union nationale - PNR) : 9 sièges
- Gil (retraités) : 7 sièges
- Yahadut Hatorah (Agoudat Israel - Degel HaTorah) : 6 sièges
- Meretz (social-démocrate) : 5 sièges
- Liste arabe unie (islamique) : 4 sièges
- Balad (nationaliste arabe) : 3 sièges
- Hadash (communiste arabe et juif) : 3 sièges
En blocs politiques:
- Arabes : 10
- Gauche : 24
- Centre : 36
- Droite : 23
- Religieux: 27
Politique extérieure
- voir Relations entre la Turquie et Israël
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Voir aussi
| Politique des États d’Asie | |